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Petit Séminaire Saint-François-Xavier de Castelnaudary. |
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Du Petit Séminaire aux Collèges laïques mixtes : 1955-1972.
L'historique du Petit Séminaire nous est bien connu grâce aux publications de l'Abbé Marcel
Lamarque et de l'Abbé René Bonhoure dans "L'Appel" n° 122 (1978) ; à l'ouvrage de Louis Secondy en 1983,
à celui de l'Abbé Jean Biau "Huit siècles d'enseignement catholique à
Castelnaudary" (1998) ou encore, plus près de nous, celui de Francis
Bennavail paru en 2010.
Au
moment où ce bel ensemble de bâtiments
est appelé à disparaître en grande partie, Louis Thomas et Denis Amiel ont
souhaité que j'évoque ce qu'est devenu le Petit Séminaire après son transfert à
Carcassonne, en 1953, car j'ai soutenu à l'Université de Toulouse un Mémoire
de Maîtrise ès Lettres consacré à l'histoire de l'Enseignement secondaire à
Castelnaudary.
Ce travail, plus les recherches récentes aux archives
municipales me permettent de répondre à leur souhait.
En 1953, après le départ du Petit Séminaire, la Ville
possédait deux Collèges d'enseignement secondaire : le Collège Classique de
la place Blaise d'Auriol, et le Collège moderne (ancienne École primaire Supérieure de filles) 1, grand rue. Tous deux connaissaient un accroissement de leurs effectifs qui nécessitait un
agrandissement ou une construction dans un autre site.
La municipalité en place et son Maire Gaston Garouste
avaient projeté la construction d'un Collège de jeunes filles sur le domaine de Saint-Jean, légué à la Ville
dans ce but par Mme Jean Durand veuve du
Député-Maire, le 26 septembre 1947 ; pour ce qui était du Collège
Classique, on agrandirait "in situ". Pendant deux années scolaires (de 1953 à 1955), le Collège classique sera transféré à la caserne Lapasset, vide
alors de tout occupant, afin de réaliser aisément les travaux de construction
de l'aile qui surplombe la rue de l'hôpital ; la situation était plus délicate au Collège
moderne ; c'est pourquoi, en raison de l'urgence, le Conseil municipal
décida dans la séance du 9 juillet 1955 de "prendre en location à l'Association Diocésaine qui y consent, un local destiné à
être aménagé en dortoir à l'ancien séminaire, dans l'attente du transfert du
Collège au domaine de Saint-Jean".
Le Conseil inscrivit au budget la somme de 150000 Francs destinée au paiement du 1er semestre de loyer.
Le dossier de construction d'un nouveau Collège de jeunes
filles prenant plus de temps que prévu, il fallut à nouveau gérer l'urgence
pour la rentrée de 1956 ; le
Maire présenta donc au Conseil municipal, lors de la séance du 8 décembre 1955, "la proposition d'achat de
tout l'immeuble de l'ancien petit Séminaire appartenant à l'Association
Diocésaine, au prix de 12 millions de Francs pour répondre à
l'accroissement de la population scolaire jusqu'à l'achèvement de la
construction du Collège de Jeunes filles, considérant aussi qu'il pourrait par
la suite être utilisé pour les besoins du Collège Classique dont les locaux
sont déjà insuffisants" (ils venaient pourtant d'être agrandis de
1953 à 1955 par la construction de
l'aile qui surplombe la rue de l'hôpital).
L'Architecte Départemental,
Henri Castella, avait visité les locaux du Petit Séminaire le 19 janvier
1955 et trouvé les bâtiments nord et est en bon état ; par contre les
bâtiments sud (petite cour) "ont une vétusté avancée, un mur porteur
menaçant ruine". La superficie du bâti est de 1550 m2 et le non bâti de
1595, soit un total de 3145 m2.
La réforme Berthoin, promulguée en 1959, transforma les
Collèges classiques et modernes en
Lycées ; le Principal du Collège classique, M. Reyter, prenant sa retraite
en septembre 1961 et la Directrice du
Collège moderne, Mlle Cabrignac, en 1962, le Ministère décida la fusion des deux lycées dans les bâtiments
construits à partir de 1961 sur le domaine de Saint-Jean. La mise en service se fit dans les
conditions suivantes : l'externat
du nouveau Lycée ouvrit le 21 septembre
1962, sous la municipalité Tufféry ; les internes garçons demeurèrent
hébergés à l'ancien Collège classique ; les internes filles, de la 6e à la 4e à l'ancien Petit Séminaire, et celles des sections
commerciales demeurèrent à l'ancien Collège moderne.
L'externat connut aussi une dispersion des locaux puisque seules les classes de 3e aux terminales s'installèrent dans le nouveau Lycée, les 4e au Petit Séminaire et les 6e et 5e à
l'ancien Collège classique ; cette situation dura trois ans, le temps
de permettre l'achèvement des travaux de construction ; c'est donc dans
les locaux du Petit Séminaire que j'ai été amené à enseigner les Lettres
modernes durant l'année 1962-1963 ; je n'en garde point un souvenir
impérissable : locaux où la
grisaille l'emportait aisément sur l'azur de la voûte céleste, mais où les effectifs
étaient fort à l'aise dans les classes comme dans les cours de
récréation.
Durant les années scolaires 1963-1965, le Collège classique
regroupe tous les élèves garçons et filles sous le nom de Cycle d'observation ;
à partir de 1966, il redevient Collège à part entière, de la 6e à
la 3e et prend le nom de
Blaise d'Auriol en 1971 ; le Petit Séminaire lui servira d'annexe jusqu'en
1972 ; il sert alors à loger un employé municipal dont l'épouse fait
office de concierge pour les locaux scolaires, à savoir : quatre classes et un
autre logement attribué à un surveillant.
Le plan d'urbanisme établi à cette date considère
que "le petit Séminaire englobé dans un îlot insalubre à
remodeler, est pratiquement irrécupérable" ; en conséquence, le
Conseil municipal de Jean-Pierre Cassabel adopte, dans la séance du 31
janvier 1972, la proposition de la commission des finances d'aliéner, au profit
de M. Michel Cauquil, demeurant 12 rue Marfan, l'ensemble des bâtiments dits Petit Séminaire, au prix de 100000 Francs. L'acte de vente est signé le 28 août
1972.
Ainsi prit fin la longue vie de ce grand établissement
d'enseignement pour devenir une... conserverie ! SIC
TRANSIT GLORIA MUNDI !
Francis
Falcou,
Professeur certifié (e. r .)
Président des Amis de
Castelnaudary
1er Mai 2013, réunion des Anciens élèves du
Petit Séminaire.
Sources consultées :
Archives Municipales (registres
de délibérations) avec mes remerciements à Mlle Bousquet, Archiviste.
Archives
privées (Francis Falcou).