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dimanche 29 octobre 2017

CONFERENCE PAR LUCIEN ARIES "LA BATAILLE DE CASTELNAUDARY EN 1211" - 14.10.2017


Brillante Conférence de Lucien Ariès  : LA BATAILLE de 1211

Une fois encore,  le scientifique Lucien Ariès s’est fait Historien en alliant son goût de l’histoire à la maîtrise des illustrations de sa conférence  au moyen de l’ordinateur.

Comme le rappela en introduction le Président, le sujet avait déjà été traité il y a des décennies  par des conférences ou publications en noir et blanc dans les travaux  de l’Abbé  Salvat  ou de Michel Roquebert  par exemple,  mais il leur manquait ces supports actuels liés à l’informatique qui maintiennent parfaitement  l’attention des auditeurs.

Lucien Ariès situa d’abord son sujet : il nous fit remonter au temps de la 4ème Croisade, lors de la guerre des Albigeois,  et précisa ses sources historiques ,  essentiellement la célèbre Canso de Guilhem de Tudèle  ;  il sut coller au texte, sans en perdre une liasse .

En juin 1211, Simon de Montfort avait tenté en vain d’assiéger Toulouse ; une fois le siège levé, il écouta le conseil d’Hugues de Lacy qui lui proposa de choisir une place  assez faiblement défendue afin d’attirer l’armée ennemie  ;  Monfort choisit ainsi Castelnaudarri  ;  du côté des Occitans, Raymond VI, Comte de Toulouse aidé du Comte de Foix et du vicomte de Béarn levèrent une puissante armée  équipée d’armes de sièges impressionnantes,  les mangonneaux et les trébuchets  ; préparés  à assiéger Carcassonne, les Occitans, voyant Montfort  à  Castelnaudary, s’installèrent sur la colline du Pech ; tel fut le prélude du siège qui allait suivre,  au temps des vendanges, traîner en longueur après l’épisode de St Martin-Lasbordes pour finalement voir le triomphe de Monfort ; le chroniqueur P. de Vaux-Cernay le décrit entrant dans Castelnaudary,  allant pied-nus jusqu’à l’église pour chanter avec ses chevaliers le Te Deum de la victoire.

Le travail  remarquable, très fouillé,  de montage cartographique réalisé par Lucien Ariès, permit à l’assistance des 60 présents  de revivre les divers épisodes de ce premier siège de Castelnaudary  ;  il fut très chaleureusement applaudi par l’auditoire puis félicité par le Président qui forma le vœu de le voir revenir en 2020, nous exposer, de la même manière, ce que fut le 2ème siège, celui de 1220, au cours duquel les Méridionaux défendirent la ville contre les Croisés.


samedi 12 novembre 2016

QUAND LES LABORATOIRES SOUVIGNET ET HOMPS NOUS SOIGNAIENT


COMPTE – RENDU DE LA CONFERENCE du 5 NOVEMBRE 2016
La salle Lauragais de la M.D.A était quasiment comble pour écouter Colette Ourliac et Francis Falcou évoquer ce que furent les activités des Laboratoires Souvignet et Homps dans le domaine de la pharmacie au siècle dernier. Mr Patrick Maugard, Maire, honorait de sa présence cette soirée.

Francis Falcou rappela d’abord les précédentes recherches de Colette Ourliac dans ce domaine depuis 20 ans, au sein de notre Association : l’ étude des 122 pots Moustiers de l’apothicairerie de l’hôpital publiée en 1997 et épuisée ; les notices sur le mobilier découvert à l’apothicairerie, toujours, en 2001, la mise en place des verreries, la présentation de l’herbier, la conférence sur les maux et leurs soins dans les hôpitaux de Castelnaudary en 2005, l’exposition des photos des 22 plus belles apothicaireries de France en 2009, etc...

ll rappela l’étude du Docteur Jean Mordagne publiée en 1904, concernant les apothicaires de Castelnaudary au XVIème siècle, la manière de devenir diplômé, d’exercer ce métier, l’existence de remèdes secrets…  C’est à partir de l’exposition organisée aux Archives de l’Aude d’Avril à septembre 2014 que l’idée de la conférence du jour est venue aux 2 conférenciers  désireux d’utiliser des documents en leur possession, notamment le catalogue des Laboratoires Souvignet. 

Colette Ourliac se livra alors à l’étude du dit catalogue présenté grâce au diaporama de Jean- Claude Décossin  : une belle page de couverture organisée autour de la figure de Jean Souvignet avec des annonces importantes : Dépôt général des remèdes de l’Abbé Sournies chez le pharmacien Spécialiste médaillé de l’Ecole de médecine et de pharmacie, chevalier de la Légion d’Honneur,  et la mention en capitales : Laboratoires Chrétiens. Suit la publicité de la SANTIFERE, un remède du XVIème siècle d’après une formule des moines de Sigean ….. or les Capucins ne se sont installés à Sigean qu’en 1726… Le remède  procure bien sûr à ceux qui le prennent une santé de fer !                                     

L’Abbé Sournies serait un savant botaniste, ce qui a conduit Francis Falcou à chercher à connaître sa biographie. Les archives de l’Evêché nous apportent un minimum de renseignements  : sa date de naissance, le 10 février 1870 à Ladern et la liste des paroisses où il a exercé son ministère : Alet, Villardebelle, Rieux en Val et enfin Villemagne, le 1er Mai 1895, où il décéda le 21 octobre 1944. Nous ne savons rien de ses études alors que nous aurions aimé connaître comment il avait acquis sa connaissance des plantes lui permettant de devenir « le soigneur » dont Jean Souvignet reprendra et commercialisera les produits...

Nous sommes  par contre bien renseignés en ce qui concerne Jean Souvignet car Francis Falcou a pu entrer en relation avec sa fille et sa petite-fille, Barbara Souvignet et Marie Serna (Professeur à H.E.C. à Paris) par l’entremise de Mme Gertou, ancienne employée des Laboratoires. Jean Souvignet est né à Saint-Etienne le 5 juillet 1884 mais il vint vivre à Lyon à la suite du second mariage de sa mère avec un pharmacien de cette ville ; étudiant en pharmacie à Lyon, il sera stagiaire dans plusieurs officines, puis interrompra ses études pour aller à Genève et Lausanne ; de retour à Clermont-Ferrand, il obtient son diplôme de pharmacien et s’installe dans le Puy de Dôme.

Mobilisé durant la 1ère guerre mondiale, il sert comme pharmacien dans les trains sanitaires ; rendu à la vie civile, il quitte l’Auvergne et acquiert à Castelnaudary la pharmacie Roques située 11 rue Gambetta qu’il transfèrera au 3 de la même rue pour s’agrandir ; il acquiert ensuite une propriété route de Pexiora, Bagatelle, sur le terrain de laquelle il va construire ses laboratoires pour fabriquer des produits dont il a mis au point les formules ; le 1er juillet 1933 il dépose au greffe du Tribunal de commerce de Castelnaudary la marque : La Santifère, tisane inventée par l’Abbé  Sournies ; ses laboratoires occuperont une trentaine de personnes, seront en sommeil pendant la seconde guerre mondiale mais reprendront leur activité après la libération jusqu’au décès de Jean Souvignet, le 17 décembre 1960. 

Colette Ourliac a étudié le catalogue des produits qu’il proposait, outre la Santifère, et remarqué qu’ils font souvent référence au domaine religieux : l’embrocation Ambula guérit « de façon miraculeuse », la pommade Lactiflore, la tisane Salviflore sont des préparations qui guérissent là où les autres ont échoué ; avec le sirop Pulmo-Sournies, le malade « reprend des forces et renaît à la vie  » La composition des préparations est rarement indiquée mais il en existe 3, celle des pastilles Sournies à base de miel, de réglisse et d’essence d’eucalyptus, la tisane Salviflore contient de la sauge et la tisane uroflore de la livêche et de l’ononis. Jean Souvignet propose aussi le Baume Saint-Marc, les emplâtres rouges de Sœur Claudia de l’Ordre de la Miséricorde du Brésil, le laxatif Toméo en pastilles chocolatées pour aider la prise par les enfants ; la poudre Rosalba qui soigne les problèmes féminins ; l’eau royale du Lys d’or qui est le soin incontournable des problèmes oculaires.

Le catalogue indique les prix et cite des courriers de satisfaction qui prouvent que les ventes étaient bien établies à travers la France.

 Jean Souvignet se révèle être un pharmacien habile ; il a construit autour d’une exclusivité : les remèdes de l’Abbé Sournies, une stratégie commerciale très cohérente qui diffuse ses autres produits ; il a soulagé bien des maux, sa mission de pharmacien a été remplie.

Non loin de la pharmacie Souvignet, au 60 de la rue de Dunkerque se trouvait la pharmacie Homps (aujourd’hui Tignol) qui possédait aussi un laboratoire fabriquant des spécialités et était le dépositaire des laboratoires Opos : Aubéliode, Oposséine, Rhumofan ; il nous a été impossible d’avoir une biographie  du dit pharmacien qui n’est pas né ni enterré à Castelnaudary ; aucun dossier le concernant n’est conservé au Conseil de l’Ordre des pharmaciens ; l’histoire orale nous a permis de savoir qu’il possédait des terres à Saissac et Villemagne où il est enterré ; un article de presse du 22 octobre 1975 rapportant un jugement du Tribunal de Narbonne nous apprend qu’il était né en 1909. Des généralités insuffisantes mais qui ne nous ont pas empêchés de nous intéresser à ses produits. Il proposait entre autres le vin d’amour dont la composition stimulante, riche en caféine, tonique du coeur, ne fait aucun doute quant à ses heureux effets !...

Une malencontreuse panne de batterie nous a privés des 3 dernières illustrations qui montraient les boîtes d’Oposséine et une mystérieuse pastille blanche vendue dans une boîte sans indication ; on lisait sur une face de la pastille : Menthol, Borax, Cocaïne …..

            Francis Falcou concluait en citant Anton Tchekhov : « la science et les médicaments évoluent avec les années mais l’odeur des apothicaireries semble aussi éternelle que la matière »

Invité  à dire le mot de la fin, Mr le Maire racontait une anecdote selon laquelle le pharmacien-paysan  s’était présenté aux élections cantonales contre le Maire de Villemagne, conseiller général sortant, et n’avait obtenu …. Aucune voix, pas même la sienne lors du dépouillement !








mardi 24 novembre 2015

Conférence de Jacques Frey le samedi 14 novembre 2015




Pour notre 3ème conférence d’automne, Jacques Frey avait choisi de nous parler du Roi de France LOUIS IX, dit Saint-Louis dont la France a célébré le huit centième anniversaire de la naissance en 2014. Il n’avait pas été possible d’inclure cette conférence dans le programme de l’an dernier. 

Le Président fit d’abord observer une minute de silence en mémoire des victimes des terribles attentats de Paris, puis fit le point sur les dossiers en cours : le tableau « Le sommeil d’Antiope » restauré par Céline Stivanin a été livré ; M. le Maire rencontrera le Président pour décider de son installation ; la statue classée de Notre Dame de Prouilhe est en cours de restauration ; nous avons participé au forum organisé par la Ville le 8 octobre ; l’ouvrage Chauryades 2 est en vente. 

Jacques Frey abordait alors son exposé richement illustré du diaporama préparé avec Marc Monceaux ; il rappelait tout d’abord que Louis IX était le petit-fils de 2 rois d’exception : Philippe-Auguste d’une part et Alfonse VIII de Castille d’autre part et que sa mère , Blanche de Castille , lui donna une excellente éducation de combattant. Roi de justice et de paix à l’intérieur du royaume, il fut intimement préoccupé d’affaires religieuses ; il trouva l’inspiration de son gouvernement auprès des frères des Ordres mendiants, franciscains et dominicains ; il prie avec les moines et soigne les lépreux. En 1237, il achète à l’Empereur de Constantinople la couronne d’épines du Christ ; il fait venir à Paris un morceau de la vraie croix, de la lance et de l’éponge de la Passion ; pour conserver ces trésors, il fait construire la Sainte Chapelle, merveille de technique et d’audace. 

Il se laisse tenter par la croisade, malgré l’avis de ses conseillers : comment servir Dieu, sinon en libérant Jérusalem et en convertissant les infidèles ? Pour cela, il faut lever une armée avec ses trois frères, Robert d’Artois, Alphonse de Poitiers et Charles d’Anjou ; il va passer 6 ans hors du royaume.

Il fait aménager Aigues-Mortes : un chenal est creusé, des fortifications construites, la tour de Constance édifiée ; 17000 croisés parviennent à Chypre ; au printemps 1249, la flotte se dirige vers Damiette, en Egypte ; la ville est prise le 8 juin ; l’étape suivante sera Le Caire, mais la chaleur est terrible et la dysenterie fait des ravages ; Louis est prisonnier des musulmans le 6 avril 1250. Il négocie avec le Sultan Touran et est libéré contre une forte rançon ; il décide de rester 4 ans encore à Acre afin de libérer tous les prisonniers chrétiens : en 1270 , la huitième croisade sera son ultime projet : il part pour Tunis où il meurt de dysenterie le 25 août. Son fils Philippe devenu roi (Philippe le Hardi) rapporte le coffret contenant les restes de son père sur le long chemin qui traverse la France d’Aigues-Mortes à Paris ; tout le long du trajet, le peuple se presse pour voir les reliques du roi, lui demander son intercession : la légende est en marche ; Louis IX sera canonisé le 11 août 1297. 

Lors de la discussion qui suivit, le Président fit observer que depuis Louis 1er, fils de Charlemagne, jusqu’à Louis-Philippe 1er, roi des Français (1830 -1848), les rois de France ont majoritairement porté le prénom de Louis, de sorte que la fête du Saint, le 25 août, était aussi celle de la monarchie célébrée dans tout le pays (en ce qui concerne notre ville, voir : Pages d’histoire p. 104).

Une place de notre ville créée en 1991, au centre de ce qui fut le cloître des Carmes, Ordre religieux créé par Saint-Louis en 1254, porte son nom, comme la rue adjacente. 

Louis IX avait créé l’Ordre royal militaire qui a été remplacé par la Légion d’Honneur. 

L a Ville de Sète célèbre tous les ans sa fête par un grand tournoi de joutes sur « le canal royal ».


lundi 21 septembre 2015

Soirée du Patrimoine 2015 avec Les Amis de Castelnaudary : collégiale Saint-Michel

Conférence in situ par Francis Falcou.

Collégiale Saint-Michel : de la salle capitulaire à la sacristie.

Les Amis de Castelnaudary proposaient, pour cette nouvelle et 9e rencontre à la collégiale, un thème d’actualité : celui des travaux effectués à l’actuelle sacristie, du début février au 31 juillet dernier sous l’autorité de M. Axel Letellier, Architecte du Patrimoine et de celle de la D.R.A.C.

Le Président rappelait d’abord quelques points d’histoire, à savoir l’élévation de l’église au rang de collégiale en 1318 par le Pape Jean XXII, après la révision de la carte ecclésiastique du Midi de la France et la création de l’évêché de Saint-Papoul, ancienne abbaye. La collégiale fut dotée d’un chapitre de 12 chanoines et de 2000 livres de rentes. Il fallut donc construire une salle capitulaire, au sud du chevet de l’église ; cette salle de 2 travées au plafond volontairement bas, au sol recouvert d’un parquet, éclairée de 2 hautes fenêtres garnies de vitraux, communiquait avec le cloître détruit en 1786 ;  les chanoines y tiendront leurs délibérations jusqu’en 1790, date de la suppression des chapitres par la Constitution civile du clergé.

Après le départ du chapitre, le clergé paroissial va utiliser la salle capitulaire en la transformant en sacristie ; plusieurs transformations sont datées : 1832, inscrite sur le linteau de la porte du sacraire qui conservait les précieux objets du culte, volés en 1990 (voir le livre de Francis Falcou : La collégiale Saint-Michel de Castelnaudary aux pages 75 à 79) ; 2 autres dates ont été découvertes lors des travaux de restauration qui viennent d’être effectués par l’entreprise Chevrin ; en décapant le mur nord, une ancienne niche fermée par une cloison de briques portait les dates de 1857 et 1859 avec les noms des ouvriers et du sacristain. Le Président faisait remarquer les 2 écussons qui ornent les clefs de voûte et qui, jusqu’ici, n’avaient pas été étudiés : le 1er représente Saint Michel terrassant le démon ; le second, plus curieux, a été soumis aux héraldistes compétents, notamment Bernard Velay ; il peut être considéré comme ésotérique et semble porter la marque du compagnonnage.

Le mobilier fut ensuite présenté : le meuble principal est le chapier dont les plateaux en demi lune conservent les riches ornements sacerdotaux, chapes, chasubles, dalmatiques, étoles ; certains sont classés, comme la chape second empire en soie rouge lamé or, ou l’étole armoriée de l’archiprêtre ;  6 tableaux ornent les murs ; ils sont tous classés ou inscrits depuis 2005, à la demande des Amis de Castelnaudary qui ont fait restaurer en 2013, le plus ancien, représentant la Vierge, Madeleine et Saint Jean au pied de la croix.

Le montant total des travaux extérieurs (réfection de la toiture, du mur pignon, du glacis des contreforts, de la façade) et intérieurs (piquage des murs, décapage des voûtes, électricité par l’entreprise Chartier avec mise en valeur de l’ensemble, enduit, rapiéçage du parquet) s’est élevé à 202242 Euros dont 49793 à la charge de la ville, le reste étant couvert par les subventions de l’État, du Conseil Régional et du Conseil Départemental.

samedi 25 juillet 2015

Activités du second semestre 2015





Dimanche 20 septembre 2015 :  à la Collégiale Saint-Michel, de 14h30 à 16h30, Soirée du Patrimoine : "De la Salle Capitulaire à la Sacristie" : présentation des derniers travaux de restauration par Francis Falcou

Samedi 10 octobre 2015 : à 14h30, à la Maison des Associations : Conférence-diaporama : "Chauryades 2" : Présentation et vente de la brochure du Cinquantenaire. 

Samedi 14 novembre 2015à 14h30, à la Maison des Associations : Conférence-diaporama : "Saint Louis : le Roi Chrétien, le Roi bâtisseur, le Roi Croisé" par Jacques Frey.

mardi 18 novembre 2014

Conférence du 15 novembre : Conditions de vie et travaux agricoles au milieu du siècle dernier


Dessins et tableau du Lauragais de Paul Sibra (1889-1951).
 





Pour leur 3e conférence d'automne, les Amis de Castelnaudary avaient à nouveau invité Régis Gabrielli à venir les entretenir d'un sujet qu'il a su aborder avec aisance et cette connaissance du terroir que seuls possèdent les autochtones.

On l'avait entendu en 2006 traiter des vents en Lauragais ; en 2012  des foires et marchés vus sous l'angle patrimonial ; en 2013 des proverbes d'Oc ; cette année, il avait choisi les conditions de vie et les travaux agricoles au milieu du siècle dernier.

Un choix difficile déclara le conférencier en introduction, quand on veille sur le patrimoine : la période retenue serait trop proche pour certains ; justement nous nous demandons s'il ne faut pas laisser une trace pour les générations suivantes ; beaucoup ont connu cette époque et peuvent apprécier les changements opérés.

Régis Gabrielli s'est appuyé plusieurs fois sur le bel ouvrage de Jean Piat, publié en 1985, à l'occasion du centenaire du Syndicat agricole de Castelnaudary, pour étayer sa causerie.

Les cultures d'abord, parmi lesquelles le blé : de la ferme de Loudes va sortir un blé nouveau qui révolutionnera toute l'agriculture du Midi : l'étoile de Choisy ; et Régis Gabrielli d'expliquer que ce nom est celui d'un carrefour du vaste parc du château de Versailles tracé par Le Nôtre. Ce blé sera exploité dès 1930. Les premières recherches seront effectuées à Donadéry, affermé par Maurice Gély ; elles intéresseront des personnalités nationales qui viendront à Castelnaudary, parmi elles : le Comte de Paris !

Les conditions de vie ensuite : une exploitation de moyenne importance en général, soit  40 hectares environ cultivés par un métayer, la maison de maître étant séparée de celle des fermiers ; chez ces derniers, on entre d'abord par l'étable avant de passer dans la maison qui comprend la  pièce à vivre, 2 chambres ou 3 au maximum, pas d'eau courante (on a  un puits) ; le fermier dispose d'un petit atelier avec établi et forge ; on pratique la polyculture vivrière, on dispose d'un potager et on exploite le bois. La fermière ne se contente pas des travaux ménagers comme "la ruscada" (la lessive) ; elle pratique l'élevage avec une basse-cour et ne manque pas de venir vendre les volailles et les œufs le lundi au marché, le produit de la vente lui permettant d'acheter les provisions pour la semaine.

Chaque foyer a son cochon dont l'abattage est un cérémonial dirigé par le "sagnaire" (égorgeur) ; il s'ensuit une véritable fête car, dans le cochon, tout est bon... Sauf : les ongles !

L'entraide entre paysans est une constante, surtout lors des grands travaux comme les battages ou  dépiquaisons : on se rendait le temps passé et tout se terminait par des repas gargantuesques.

Tout au long de son exposé Régis Gabrielli fut bien servi par les projections de documents réalisées par Christophe Marty ; il sut utiliser le terme occitan correspondant à la scène représentée : l'attelage des bœufs par exemple, à qui il fallait placer le "moscalh"  et le "morralh" (muselière).

Le conférencier pouvait conclure que l'agriculture plurimillénaire avait laissé la place, autour des années 50, à l'agriculture mécanisée.

Irène Viry

jeudi 9 octobre 2014

Prochaines activités

Maison des Associations - 1, avenue Maréchal de Lattre

Samedi 18 octobre 2014 : conférence à 14h30 à la Maison des Associations de Castelnaudary  : "Un Lauragais dans l'enfer de 1914." par Lucien Ariès.

Samedi 15 novembre 2014 : conférence à 14h30 à la Maison des Associations de Castelnaudary : "Conditions de vie et travaux agricoles au milieu du siècle dernier." par Régis Gabrielli.

samedi 21 décembre 2013

Conférence du 16 novembre : Gendarmerie Nationale en Chaury


Pour la 3ème conférence d’automne, le Président avait choisi de présenter l’historique de la Gendarmerie Nationale à Castelnaudary, des origines à nos jours.

Son exposé, motivé par la décision ministérielle du redéploiement entre la police et la Gendarmerie, s’est voulu avant tout chronologique, illustré du diaporama réalisé par Christophe Marty, à partir des documents consultés aux Archives départementales.

Francis Falcou rappela d’abord, en introduction, que la Maréchaussée, ancêtre de la Gendarmerie, fut constituée au XVIe siècle par un Edit de François 1er, en date du 25 janvier 1536. L’Edit ordonnait : « les délinquants prenez et punissez des crimes et délits par eux commis » ; ces cavaliers avaient le droit de juger sur le champ les criminels de grand chemin « par procès verbal. » 

En 1791, l’Assemblée Constituante, par la loi du 16 février, décida que la Maréchaussée prendrait le nom de Gendarmerie Nationale ; à Castelnaudary, chef-lieu de district, le Procureur chargea l’Ingénieur des ponts et chaussées de procéder à l’estimation des dépenses pour les réparations et constructions nécessaires à l’établissement d’une brigade de Gendarmerie dans les locaux « des magasins des cy-devant Carmes ». Pourquoi chez les Carmes ? parce que, comme tous les biens religieux, ils étaient devenus biens nationaux ; leur situation, à proximité de la ligne de poste (future R.N. 113) aujourd’hui rue du 11 novembre, était fort intéressante.

L’Ingénieur Langelée signa son rapport le 29 décembre 1791. La 1ère brigade de 6 hommes à cheval s’installa donc chez les ex- pères Carmes ; le casernement fut réparé en 1806, selon les plans de l’Ingénieur Andréossy ; un 7ème gendarme fut affecté en 1814 ; en 1823 , le bâtiment « confrontant au nord Jammes, au levant Barre, au midi Benoît, boulanger, et au couchant la grand route de Toulouse » fut remis au Maire, le Marquis d’Hébrail.

En dépit de ces travaux, la caserne était vétuste ; le Conseil Général décida donc, en 1829, l’acquisition au sieur Bonnet de l’hôtel de la flèche (devenu le lion d’or), situé le long de la route royale de poste 113 et de la rue qui mène au canal (la rue Riquet) pour y installer la Gendarmerie ; elle allait y demeurer jusqu’en 1845. Une 2ème brigade à pied étant créée, le Conseil Général loua alors à M. Valentin Jammes un immeuble situé Quai Maillé, face à la Halle au blé, pour y transférer la caserne comme le montre un plan de 1857 signé du sous-préfet, M. de Marsolan. Le bail fut renouvelé plusieurs fois, pour 18 ans, puis de 3 ans en 3 ans , jusqu’en 1925 ( Archives Départementales 4N60).

Dès 1911, les gendarmes portés à 15 hommes se trouvaient à l’étroit en centre ville ; le Conseil général voulut acquérir un terrain de l’Avenue Arnaud Vidal, appartenant à M. Ponrouch, en vue de construire une nouvelle caserne ; la 1ère guerre mondiale retarda l’exécution du projet mené à son terme en 1925 seulement. Le bâtiment, parallèle à l’avenue , montrait une façade à 2 niveaux sur rez-de-chaussée où s’alignaient 11 portes-fenêtres ; le confort y était rudimentaire ; il faudra attendre 1968 pour que l’on construise un pavillon destiné à loger l’officier, et 1975 pour un nouvel agrandissement avec un ensemble parallèle à la rue Grimaude permettant de loger 8 gendarmes et leur famille. Après 60 ans de services et l’accroissement des effectifs (commandement de la Compagnie, brigade de recherches, P.S.I.G), l’ensemble s’avérait à nouveau trop petit ; la caserne de 1925 étant considérée comme insalubre, la décision de la raser fut prise en 1988 et 2 nouveaux bâtiments érigés en 1989 – 1990 ; ce casernement fut inauguré le 11 juin 1993 en présence de la veuve de l’Aspirant Lebaron dont le nom avait déjà été donné à la caserne en 1945.

Francis Falcou se plut alors à rappeler l’évolution de la gendarmerie Chaurienne, de la brigade d’origine à la Compagnie contemporaine qui comprenait 7 brigades aux ordres d’un Capitaine : Alzonne, Belpech, Bram, Castelnaudary, Montréal, Saissac, Salles sur l’Hers, une brigade de recherches et un P.S.I.G. Elle s’étendait sur 117 communes et couvrait une superficie de 120.000 hectares. La suppression de la Compagnie intervenue au 1er septembre 2010 au nom de la révision générale des politiques publiques a été également motivée par le fait que Castelnaudary n’est plus Sous- Préfecture ; et l’orateur de s’écrier : « où est donc la Sous- Préfecture à Villefranche de Lauragais ? » Vérité en deçà, erreur au-delà des limites départementales !!!...Il enfonçait le clou en citant le mot du dernier commandant de la Compagnie : « encore une fois, la loi des chiffres a eu raison de la loi du terrain. »

La suppression du Commissariat de police , le 29 septembre 2013, en application de la loi du 21 janvier 1995 qui pose le seuil de 20.000 habitants pour le maintien de la police d’Etat dans les Villes, a quelque peu modifié la donne, sans pour autant que Castelnaudary retrouve son rang et son rôle de siège d’une Compagnie ; il a fallu renforcer la brigade territoriale autonome portée à 30 gendarmes, aux ordres d’ un Lieutenant, le P.S.I.G. à 20, recréer une brigade de recherches de 5 hommes, soit 55 gendarmes pour assurer les diverses missions sur la ville et les 26 communes des 2 cantons de Castelnaudary.

Le conférencier concluait en portant sur la politique de l’Etat un jugement critique : la Ville a été pénalisée en perdant la Compagnie de Gendarmerie en 2010 et le Commissariat en 2013. Si la suppression légale du Commissariat était intervenue en 2010, nous aurions pu légitimement conserver la Compagnie de Gendarmerie à cette date là ; ainsi vont les réformes et leur application qu’il faut parfois savoir accompagner.

dimanche 13 octobre 2013

Les Proverbes d'Oc en conférence

Monsieur Régis Gabrielli.

En préambule à sa conférence, Régis Gabrielli, professeur certifié (e. r.) d’Histoire et Géographie s’est plu à rappeler avec quelle persévérance Les Amis de Castelnaudary œuvrent depuis des décennies pour la conservation du Patrimoine architectural, artistique ou oral ; c’est à ce dernier que le conférencier a rendu un bel hommage devant un ample auditoire ravi et qu’il sut faire participer avec le talent du pédagogue chevronné.

Après avoir défini le proverbe comme l’expression d’une sentence ou d’une maxime populaire avec un élément musical ou pratique, il précisa qu’il ne fallait pas le confondre avec le dicton qui a des connotations locales mettant souvent en relief des rivalités villageoises.

Les premiers proverbes ont été écrits au XIIIe siècle ; au XVe, François Villon les utilise abondamment dans la Ballade des Dames du temps jadis ; Charles d’Orléans aussi exploite ce genre.

Dans la France rurale, les proverbes les plus nombreux évoquent un saint pour les travaux agricoles : « Pour la sainte Catherine, tout bois prend racine. »

À la fin du XVIe siècle, Sancho Panza, l’écuyer du Quichotte, personnifie les proverbes et le théâtre, au XVIIe, s’empare d’eux pour nourrir la satire comme le fait le personnage de Petit Jean dans les Plaideurs (acte 1, scène 1) ou encore La Fontaine dans ses Fables.

Dans la littérature contemporaine, les proverbes sont en perte de vitesse, certains auteurs les prenant en dérision comme Jean Dutourd : « Qui paie ses dettes n’amasse pas mousse. » ; heureusement les journaux locaux comme La Dépêche en citent un chaque jour, après la prévision météo ; l’Occitan est très riche à ce sujet : «  L’auta del dilus, un jorn e pus ; Montanha clara e Razès escur, avem la pluèja al segur ; Luna mercruda, cada cent ans ne caldria vese qu’una. »

En conclusion, pour Régis Gabrielli, le proverbe est l’expression d’une longue observation, de beaucoup de réflexion et d’une grande sagesse.

Francis Falcou
Président des Amis de Castelnaudary